Les Trois parques m'attendent dans le parking
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Trois filles en transit trimballent leurs valises à roulettes phosphorescentes dans un espace qui tient de la cave et du parking. Fuseaux en main, elles évoquent ces triades féminines qui hantent toutes les mythologies, tisseuses ancestrales du destin humain. Mais ce qu’elles filent, c’est moins la laine des moutons que la métaphore et le texte du spectacle. Tous sens en alerte, elles pensent à voix haute, rêvent, se remémorent.
NOTE D'INTENTION
" Les 3 Parques filent la laine et passent le Temps, les 3 Parques ne veulent plus filer doux, les 3 Parques filent le parfait désamour et se chamaillent sur nos dos, les 3 Parques jouent aux zhumains, au métro et à la guerre nucléaire, les 3 Parques enfilent des perles verbales, et aussi la métaphore, les 3 Parques font rien qu’à nous jeter des sorts, vœux foireux et autres épluchures de pommes, tell me a tale, William! (Tell? Shakespeare?), les 3 Parques font collec de phrases de Guaino, Guéant et Lady Gaga, et des nôtres, les 3 Parques nous notent AA– , c’est bien le moins, les 3 Parques tirent sur un fil qui dépasse du cerveau et voilà que voili le fil de la pensée, les 3 Parques ont piqué la toison de Jason et les pomodoros du jardin désespéré, et après voilà que les 3 Parques veulent filer à la grecque, finlandaise, anglaise!?, nous tissons les fils du temps parce que nous sommes les fils et les filles de la pensée, les 3 Parques finiront par le sentir passer, help !!!
Trois filles à roulettes, transit. Sens en alerte, elles voient, sentent, entendent, pensent à voix haute, mais aussi rêvent, désirent, se remémorent. Trois temps de nos pensées, et de nos vies, naissance, vie et mort, passé, présent futur, elles sont aussi les 3 Parques, qui filent leurs propres vies, et les nôtres, et les cassent. Les triades féminines, sous la figure des trois Parques, des trois Grâces, des Moïres, des Furies, des Fata du destin, devenues les trois Fées de nos contes et de nos songes, ont tissé notre monde mental. Elles tissent le «texte» de ce spectacle, en parlé-chanté-enchanté. Un oratorio au quotidien. Oratorio du quotidien. Vu de l’autre côté ? "
Jacques Rebotier