HEBDOSCOPE : Réponse à la question précédente.

Cerveau, cervelle et cervelas sont sur un plateau…

Qu’est-ce qui vous donne envie d’aller voir cela, d’écouter cela ? Un désir de faire la rentrée dans la bonne humeur, une envie de surprise inconsidérée… C’est sûr qu’il y a de la joie à être là – du rire à partager.

 

    « Réponse à la question précédente » écrit et mis en scène par Jacques Rebotier (assisté par Isabelle Aspar) est un spectacle étonnant, difficile à décrire – pratiquement impossible à raconter – donc un vrai spectacle à aller voir.
La présence incontestable du mode ludique crée l’adhésion dès la première minute -
on ne s’en départit pas une bonne heure durant.
Harcèlement du langage – secrètes pensées qui s’émerveillent à être verbalisées – entonnées – psalmodiées – murmurées – chantonnées.
Du sens, si vous en voulez – si vous en trouvez – surtout des jaillissements – des questionnements, des failles – des silences.

Un texte complexe – et déroutant tant il est loin des connotations de la parole organisée – tant il suit au plus près les arcanes des mille et une pensées qui traversent ce cerveau jamais au repos qui a fait l’obket pour l’auteur d’une si grande attention – auteur curieux – fasciné par l’insolite de notre quotidien le plus personnel, le plus abstrait, le plus banal – le plus mécanique aussi.
Mécanique, cette machine qui occupe notre tête – ce cerveau froid et compelxe dont la production incessante nous assaille. Mécanique, ce langage qui témoigne de cette activité curieusement affolante qu’il épie et transcrit, et qu’il nomme : « l’infinie rumeur de la langue qui se parle à elle même, qui parle toute seule, qui dit quelque chose de nos cerveaux ».

Quand on se renseigne sur cet auteur, on n’est pas surpris d’apprendre qu’il s’est intéressé à Dada, à l’Oulipo, à Jean Tardieu, à Valère Novarina...bref à ceux que le langage a passionnés...qu’il n’est pas seulement metteur en scène mais poète et musicien.

 

(28/09 au 4/10/1994)

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