Le poème du jour
Les temps qui courent
boitent dangereusement
et nous scient les pattes
de leurs racismes symétriques
nous sommes debout mais
sans racines les jambes nous manquent
nous marchons sur les eaux troubles
de mémoires oublieuses
nous-mêmes troublés d’un avenir qui se dérobe
Ne pas tomber
sans doute
et sans douter
écarter les murs
épuiser la peur
penser l’horizon
apprendre à apprendre à voler
par-dessus nous
sans s’imaginer que la vie n’est pas celle que nous vivons
mais une autre, qui viendrait par la suite
par-dessus tout
et nous vengerait de l’injustice
qui toujours croît et creuse nos différences
nourrit les haines
Remettre bien notre vie sur ses deux pieds
bien terrestres
égaux
qu’ils écrasent enfin l’indifférente injustice
des have pour les have not
les quelques have contre tous les have not
let beings
be
simplement
J.